SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

30 octobre 2021 6 30 /10 /octobre /2021 21:23

Christophe Daci met en scène la pièce de Bertold Brecht qui en 1938 et en 24 scènes dessina le portrait d'une société Allemande transformée par la montée du nazisme.

Le dramaturge y décrivit la peur, la suspicion et la résignation qui toucha toutes les classes de la société.

Christophe Daci a choisi 10 de ces scènes dessinant les rapports humains au quotidien bousculés par la terreur, interprétées par 7 comédiens.

Ce texte résonne encore avec force aujourd'hui alors que partout dans le monde les extrémismes gagnent du terrain.

A voir tous les lundis à 21h au théâtre du Gouvernail - Paris

https://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Grand-peur-et-misere-du-IIIe-Reich-31782

 

Partager cet article
Repost0
29 octobre 2021 5 29 /10 /octobre /2021 20:31

Salomé Lelouch met en scène sa mère, Evelyne Bouix, et son beau-père, Pierre Arditi. Dans une série de saynètes, abordant les sujets de société de notre époque, le couple s'affronte dans des joutes verbales affûtées et très drôles.

La mise en scène déçoit un peu. Si le décor basé sur des cloisons de bois percés de fenêtres, équipés de tablettes escamotables est d'une simplicité bienvenue, l'utilisation de chansons en illustration de chaque scène alourdit l'emballage.

Les deux comédiens sont en très grande forme. Elle, dans le rôle de la militante féministe et écologiste, en phase avec son époque, lui dans le rôle du mâle de bonne volonté légèrement dépassé par son statut de boomer, sont excellents.

Partager cet article
Repost0
18 septembre 2021 6 18 /09 /septembre /2021 18:26

Christian Hecq et Valérie Lesort reprennent La Mouche, trois fois Moliérisée en 2020 (meilleure comédien, meilleure comédienne. création visuelle) toujours aux Bouffes du Nord.

Le sociétaire de la Comédie Française et la comédienne-plasticienne adaptent librement la nouvelle de George Langelaan, (déjà adaptée au cinéma par David Cronenberg) en une version mêlant comédie et science-fiction. Dans les années 60, dans un village de France, Odette vit avec son fils Robert qui passe ses journées dans son laboratoire. Il y fait des recherches sur la téléportation et obtient des résultats plus ou moins encourageants...

Très drôle, entre Strip-Tease, l´émission de télévision, et Les Deschiens, cette adaptation n´en présente pas moins un registre émotionnel large, le rire côtoyant régulièrement l'effroi et la compassion dans un dosage précis. Cette maitrise est une des forces de la pièce à laquelle s'ajoute une scénographie audacieuse et de grands interprètes menés par un Christian Hecq en très grande forme.

A voir jusqu'au 25 septembre.

Partager cet article
Repost0
26 août 2021 4 26 /08 /août /2021 00:05

2h15, c'est une durée peu banale pour un one man show. Laurent Sciamma déchaîné, heureux de retrouver une salle pleine après un été calme, passionné par son sujet, a du mal à quitter la scène. Celle du Café de la Gare, en l’occurrence, sur laquelle il clame son amour et admiration des femmes et son incrédulité face aux mécanismes de construction du mâle.

Si le début de son spectacle, inquiète un peu avec des déclarations telles que "j'ai honte d'être un homme (face à ce qu'endurent les femmes)" le propos prend vite une tonalité moins culpabilisante. Dans un format éloigné du simple enchaînement de punchlines, Laurent Sciamma déroule son propos de féministe militant. Militant pour les femmes et pour le droit d'être un homme blanc-jeune-hétéro exprimant sans honte ses émotions.

2h15, sur le papier cela peut sembler long, dans la salle ça ne l'est pas du tout. La proximité qu'installe le comédien, son énergie physique, son enthousiasme, la limpidité et l'humour avec lesquels il déroule son propos maintiennent l'attention de son auditoire. Certains pourraient lui reprocher de rester très soft sur les exemples de difficultés au féminin, mais si le but est d'éveiller le mâle blanc lambda, le job est fait.

A voir au Café de la Gare jusqu'au 28 août, en tournée et de retour à Paris à la Comédie des Trois bornes. 

Partager cet article
Repost0
6 août 2021 5 06 /08 /août /2021 21:18

Paul Goutard est un scénariste sans succès, psychologiquement fragile que son épouse et son petit garçon ne peuvent aider. 

Tel est le point de départ de la riche histoire que nous conte François de Brauer qui, seul en scène, interprète une vingtaine de personnages.

Alors que l'art a été considéré pendant plusieurs mois comme non essentiel, La loi des Prodiges interroge, sur le ton du drame, de l'humour et de la poésie, sur ce qu'est l"art, son utilité, sa place dans une société où tout se consomme ou la productivité domine, Il dézingue, au passage, le tout spectacle, en politique, à la télévision et au niveau économique, mais aussi le marché de l'art et un certain élitisme.

François de Bauer offre un spectacle beau et puissant qu'il interprète avec force et maestria.

A ne pas rater sur francetv.fr jusqu'au 22 décembre 2021.

 

Partager cet article
Repost0
24 juillet 2021 6 24 /07 /juillet /2021 06:08
Gulliver, le dernier voyage, festival In d'Avignon - troupe Catalyse

Gulliver, dans son 3e voyage, fait nauvrage sur l'archipel de Laputa composé de quatre iles habitées par des personnages étranges.

Les comédiens de Catalyste menés par les metteurs en scène Madeleine Louarn et Jean-François Auguste nous emportent dans la fantasmagorie du roman de Jonathan Swift. La peur de la fin du monde et la mort sont au coeur de ce récit mené sur le ton de la satire, à la fois drôle et grinçant. Dans le respect du roman, les comédiens ont réécrit une partie de leur partition pour mieux se l'approprier, ajoutant ici et là quelques références contemporaines.

Ici Gulliver est une femme. Une jeune femme à la voix enfantine qui rend ses étonnements face à la folie des hommes plus touchants encore et drôles aussi. Manon Carpentier est excellente dans le rôle, entourée par les comédiens de la troupe, très bons également. Leur différence ; ils sont atteint d'handicap ; apporte à leur personnage la singularité qui sied parfaitement au récit et intensifie la portée décalée du propos.

A voir dans le cadre du Festival In d'Avignon jusqu'au 24 juillet, puis notamment du 2 au 6 octobre à Sew à Morlaix et à la MC93 en février 2022.

 

 

Partager cet article
Repost0
11 juillet 2021 7 11 /07 /juillet /2021 17:10

Chaque année, rendez-vous est pris. Le théâtre du Rond Point ouvre sa plus belle salle au Cirque Invisible de Jean-Baptiste Thierrée et Victoria Chaplin.

Lui, 83 ans, est le clown lunaire, farceur aux tours de magie où l'imaginaire et le rire l'emporte sur le sensationnel. Elle, 70 ans, est l’acrobate, la transformiste, la rêveuse qui nous présente son bestiaire géant et fantastique. Si le temps passe, la poésie et la grâce demeurent.

Voir le compte-rendu sur le spectacle de 2012

Partager cet article
Repost0
10 juillet 2021 6 10 /07 /juillet /2021 08:07

La Comédie Française post-confinement se lâche et présente un spectacle musical libératoire particulièrement réjouissant.

 

La scène de la salle Richelieu se transforme en cabaret avec pour maître de cérémonie un Serge Bagdassarian aux allures de maharadja, tout d'or vêtu, irrésistible. Le comédien a créé ce spectacle avec Marina Hands, elle aussi sur scène.

 

Ils ont embarqué dans leur folie expiatoire Alain Lenglet, Anne Kessler, Julie Sicard, Sylvia Bergé, Florence Viala, Elsa Lepoivre, Jennifer Decker, Noam Morgensztern, Gael Kamilindi, Yoann Gasiorowski, Clément Bresson, Salomé Benchimol et Nicolas Verdier.

 

Avant tout portés par le rire et une joie débordante, mais non sans émotion, sketchs, numéros visuels, morceaux musicaux, hommages aux métiers du spectacle, à la comédie musicale et au grand répertoire, évocations du quotidien des comédiens du Français se succèdent multipliant les effets de surprises, passant du 3ième au 1er degrés, faisant se toucher de près fous rires et émotions, soulignant tout à la fois la force et la fragilité des comédiens, celles du monde du spectacle et l'indispensable complicité avec le public.

 

Mais quelle Comédie ! procure une joie sans nulle autre pareille, un bonheur immense de retrouver la Comédie Française et ses magnifiques comédiens.

A ne surtout pas manquer. Salle Richelieu jusqu'au 25 juillet.

Partager cet article
Repost0
22 mai 2021 6 22 /05 /mai /2021 20:49

Pendant le confinement, Jacques Weber a réuni François Morel, François Marthouret, Christine Murillo, Catherine Ferran, lui-même et les marquantes Stéphane Caillard et Audrey Bonnet dans le théâtre de l'Atelier pour proposer une version télévisée d'Oncle Vania de Tchekhov.

Sur la scène, dans la salle et les coulisses du théâtre, la caméra suit les comédiens qui présentent une réécriture moderne de l'oeuvre, qui déçoit un peu. Est-ce la réalisation très prégnante, est-ce la simplification du texte...  toujours est-il que le souffle romanesque, la force de la mélancolie Tchekovienne n'affleurent que trop peu.

A voir sur www.francetv.fr jusqu'au 28 mai. 2021

Partager cet article
Repost0
15 mai 2021 6 15 /05 /mai /2021 20:30

Jean-François Sivadier met en scène les répétitions de La Traviata de Verdi. Metteur en scène passionné et au bord de la crise de nerfs, chef d'orchestre péremptoire, ténor perché, divas capricieuses, assistante désabusée... tous s'affairent dans cette création, le public représentant les choristes et l'orchestre (muets) de la troupe.

Sivadier montre la création au travail avec l'engagement qu'elle commande, sa passion, sa folie, son incongruité, les angoisses et prétentions de chacun.... Le spectacle de ces répétitions très drôle présente aussi de beaux moments d'émotion et d'hommage à l'art théâtrale. Les comédiens, Nicolas Bouchaud, Marie Caries, Charlotte Clamens, Vincent Guedon, Nadia Vonderheyden et JF Sivadier sont excellents.

France 5 propose, jusqu'au 22 mai, sur le site www.francetv.fr, une captation vidéo très réussie (réalisée par Philippe Beziat).

 

Partager cet article
Repost0
28 avril 2021 3 28 /04 /avril /2021 20:30

Sabine trouve dans une vieille boite, ayant appartenue à son grand-père, des archives concernant un certain Léopold Morgenstern.

Frédéric Moulin a écrit et interprète cette pièce qui raconte ses recherches et ses découvertes sur l'histoire de Léopold Morgenstern et ce qui, peut-être, le liait à Louis Moulin.

L'association de la lecture et la projection des documents, ancrant la pièce dans sa vérité historique, et de l'héroïne féminine, exprimant les émotions et les doutes ressentis pendant sa quête, donnent à la pièce une force romanesque à deux dimensions très efficace.

La version filmique est rediffusée sur la chaîne LCP le 30 avril à 22h00.

 

Partager cet article
Repost0
21 mars 2021 7 21 /03 /mars /2021 17:18

Le 2 mars 1955, à Montgomery, en Alabama, dans un bus, Claudette Colvin, 15 ans, la peau noire, refuse de céder sa place à une femme blanche. Elle sera la première noire à oser plaider non-coupable face aux juges.

Tania de Montaigne relate le rôle précurseur joué par cette adolescente qui, 18 mois avant Rosa Parks, a osé défier les règles ségrégationnistes établies par Jim Crow.  Noire dénonce l'indifférence de l'Histoire envers l'immense courage de Claudette Colvin ; courage dans son geste de rebelion, dans ses interventions face à la justice. Cette jeune fille fut aussi utilisée et abandonnée par les "vedettes" de la cause noire.

La scénographie basée sur des projections de videos et images d'époque et la qualité du texte dessinent parfaitement le contexte, la succession des faits, leur violence et leur injustice. Sur scène, au coeur, de ces illustrations, Tania de Montaigne invite le spectateur à s'identifier à une américaine "colored" vivant en Alabama dans les années 50.

Son court récit à la fois empathique et froid est saisissant.

Les séances d'avril au théâtre de l'oeuvre sont reportées en novembre 2021.

A défaut  de pouvoir voir le spectacle en salle, une captation vidéo est accessible sur francetv.fr.

Noire, le livre de Tania de Montaigne (éditions Grasset), est disponible dans toutes les bonnes librairies.

 

 

Partager cet article
Repost0
9 mars 2021 2 09 /03 /mars /2021 20:12
Soutenons nos artistes

Partager cet article
Repost0
7 mars 2021 7 07 /03 /mars /2021 22:05

Cette petite blonde aux yeux clairs et à la voix juvénile enchaîne les blagues salaces jouant essentiellement sur le contraste entre son physique de jeune fille sage et la grossièreté de son propos. L'effet de surprise passé, les plaisanteries graveleuses, pas toujours drôles et souvent éculées, se succédant, il devient évident que le ressort comique du spectacle consiste uniquement à choquer sur tous les thèmes sensibles.

L'humoriste se vantant à plusieurs reprises que des spectateurs quittent régulièrement son spectacle avant la fin, on peut lui suggéré que ces départs ne sont pas forcément liés à l'utilisation répété du mot "bite" mais plus sûrement au déficit flagrant d'esprit et de finesse de son propos.

 

Partager cet article
Repost0
25 février 2021 4 25 /02 /février /2021 21:06

En 2019, les comédiens Stéphane Varuprenne et Sébastien Pouderoux ont composé un spectacle sur Serge Gainsbourg où entre chansons et extraits de déclarations se dessine la complexité de ce musicien, poète, artiste à la fois maudit et vénéré, icône du XXe siècle.

Avec eux, Benjamin Laverhne, Noam Morgensztern, Yoann Gasiorowski et Rebecca Marder jouent la comédie, de la musique et chantent.

Alors que l'on célèbre les 30 ans de la mort de Gainsbourg, France 3 en présente, ce 26 février, une version filmique épatante. 

Partager cet article
Repost0
15 novembre 2020 7 15 /11 /novembre /2020 13:31

Blanche Gardin a demandé à FabCaro de mettre en images la captation sonore de son premier spectacle Il faut que je vous parle.

Le trait simple, en noir et blanc, représentant Blanche Gardin derrière son micro, accompagne la voix de la comédienne. Une épure qui met en avant l'extrême expressivité de son jeu et de ses propos. Déjà très drôle, très crue et vacharde, Blanche Gardin marquait dès ce premier spectacle sa lecture de la vie et son ton si particuliers.

Les nombreux spectateurs de Je parle toute seule et Bonne nuit Blanche retrouveront avec plaisir son humour déprimé.

 

 

Partager cet article
Repost0
18 septembre 2020 5 18 /09 /septembre /2020 22:30

Pour son 4ieme spectacle et en 70 minutes chrono, Camille Chamoux s'attaque à la course après le temps, course accentuée par une société où tout va de plus en plus vite.

S'appuyant sur des penseurs tendance (Proust, Epicure, Boris Vian, Ferré, Michel Ange... ) et sur les angoisses de son fils de 5 ans, Camille Chamoux dissèque les manies, agacements, phobies... créés par notre monde moderne, Ubérisé, Wazisé, minuté.

L'ensemble est, comme chaque fois chez Camille Chamoux, intelligement écrit, parcouru de messages féministes, de citations percutantes et de puchline personnelle. La mise en scène de Vincent Dedienne sert parfaitement le texte que la comédienne interprète avec la juste folie propice au rire.

A voir au théâtre du Petit-Saint Martin du mercredi au samedi à 20h30.

Lire l'article sur le spectacle "Esprit de contradiction" de Camille Chamoux.

Partager cet article
Repost0
11 septembre 2020 5 11 /09 /septembre /2020 22:23

La nouvelle création de Joël Pommerat traite de la construction à l'âge de l'adolescence dans un monde où la violence domine, où la question du genre revient sans cesse, où les parents démissionnent, où les enfants le sont de moins en moins longtemps, où les machines se substituent aux éducateurs... A travers une dizaine de scènes déroutantes, Pommerat nous laisse entrevoir de multiples lectures. Tout en nous interrogeant sans cesse sur la teneur de ses messages, "Contes et légendes" nous emporte à chaque tableau dans un nouvel intrigant récit.

Sur la forme, l'extrême sobriété de la scénographie accompagne parfaitement l'excellence des jeunes comédiennes La qualité de l'interprétation sert au plus juste l'angoisse, la violence, l'émotion sans que le rire ne quitte jamais vraiment la scène.

Pommerat nous offre une fois encore une expérience théâtrale remarquable.  En jouant à la fois sur le rire et le drame, il nous invite à nous questionner sur l'avenir annoncé à nos enfants par cette étrange société.

Partager cet article
Repost0
8 mars 2020 7 08 /03 /mars /2020 14:07

Suite au naufrage d'un navire, Viola échoue en Illyrie. Pour échapper aux risques de sa condition de femme, elle se travestit en homme et se fait engager sous le nom de Césario, aux services du Duc Orsino. Ce dernier, fou amoureux de la Comtesse Viola, qui se refuse à lui, demande à Césario d'être son messager auprès de sa bien-aimée.

 

Thomas Ostermeier s'empare de cette comédie que William Shakespeare a écrite à l'occasion du carnaval, lieu de tous les travestissements et où régnants et peuple se trouvent à égalité. Le dramaturge se joue des genres, interroge les origines du sentiment amoureux et moque la folie des puissants. Si on peut s'étonner de la modernité d'un tel propos pour l'époque, sur le papier le pitch n'impressionne pas par son originalité. 

 

Mais la folie avec laquelle Shakespeare dessine ses personnages, l'outrance de la mise en scène d'Ostermeier et la qualité de jeu des comédiens enrichissent formidablement le récit. Le délire est de mise et si on ne sait pas jusqu'à quel point la traduction d'Olivier Cadiot transfigure le texte original, on est souvent saisi par son audace. Les improvisations des comédiens sur l'actualité (réforme des retraites, 49.3, coronavirus...) ajoutent au délire et respectent la tradition du Globe où les comédiens interpellaient directement le public.

 

Denis Podalydes, Georgia Scalliet, Adeline d'Hermy, Anna Cervinka, Noam Morgensztern, Julien Frison sont parfaits, comme la troupe du français sait toujours l'être, mais ce sont les prestations de quatre comédiens particulièrement bien servis qui nous marquent. Sébastien Pouderoux en serviteur coincé et amoureux, Laurent Stocker en oncle dégénéré, Christophe Montenez, en aristo cinglé s'en donnent à cœur joie dans l'outrance parfaitement dosée. Et il y a Stéphane Varupenne en Fou du Duc et de la Comtesse qui semble se promener dans cette partition, lui aussi excellent de bout en bout dans le premier degré comme dans les apartés. 

 

Si certains déplorent la laideur du décor et des (non-)costumes, elle convient parfaitement à cette ambiance de carnaval où tout est décadence, outrance et où les apparences trompent tout le monde ou personne. En un contraste puissant, un contre-ténor accompagné au théorbe intervient à plusieurs reprises apportant douceur et beauté au milieu de cette délirante farce.

Partager cet article
Repost0
7 février 2020 5 07 /02 /février /2020 19:22

La salle du théâtre Antoine est pleine. Un homme entre par l'orchestre en courant et monte sur scène. Il jouait dans le théâtre d'à côté et il s'est enfuie poussé par une angoisse soudaine.

Dans cette mise en abyme, Edouard Baer interroge le métier de comédien et la création, ce qu'ils provoquent, ce qu'ils portent. Tout à la fois,  le génie, le ridicule, les excès et la schizophrénie de l'acteur, la grandeur, l'ineptie, la magie, l'incongruité des récits, la beauté ou la pauvreté de la langue, la fascination et le jugement du spectateur.

Alternant rire et émotion, s'appuyant sur le charme indéniable de sa folie douce, Edouard Baer se lance dans une divagation où il rend hommage à ses monstres sacrés, surtout des hommes, en extraits sonores et longues citations. Pierre Brasseur, Jean Rochefort, Jean-Louis Trintignant, Romain Gary, Albert Camus, Thomas Bernhardt, Charles Bukowski, André Malraux, Georges Brassens, Delphine Seyrig, trop vite, Jacqueline Maillan et le théâtre de boulevard...

On imagine que chaque soir offre ses surprises et que ce spectacle permet à ce comédien de génie de laisser carte blanche à son goût pour l'improvisation.

A voir au théâtre Antoine jusqu'au 15 février.

Partager cet article
Repost0