SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

21 avril 2023 5 21 /04 /avril /2023 16:24

Jeanne Dielman, veuve, vit avec Sylvain, son fils adolescent à Bruxelles. Sa vie d'une grande routine est ponctuée par les tâches ménagères et  par la visite des clients de son activité de prostituée.

Jeanne Dielman..., tourné en 1975a été élu le 1er décembre 2022, "meilleur film de tous les temps" au classement décennal de la revue britannique Sight and Sound. Hasard ou conséquences, le film restauré ressort en salle, l'occasion de vérifier les raisons de cet étrange et audacieux prix.

Le film porte une forte personnalité formel. Il est construit en plans fixes que la divine Delphine Seyrig habite et traverse. La colorimétrie est pâle. Blanc, beige, marron, jaune paille et bleu gris dominent. Les bruits de la vie domestique envahissent l'espace sonore. Les dialogues sont réduits au minimum. Quand la parole vient c'est par la voix de Delphine Seyrig ou par celle d'une voisine anonyme sur des considérations domestiques ou par celle de l'adolescent qui s'interroge sur les relations charnelles.

Ainsi les tâches quotidiennes répétitives, maîtrisées, sournoisement alienantes, forment la vie en huis clos (appartement et commerces du quartier) de Jeanne Dielman. Mais, petit à petit, l'expression sur le visage de Jeanne change, la mécanique semble se gripper.

Difficile de dire que Jeanne Dielman est le meilleur film de tous les temps (si ce classement a un sens). Il est en tous cas remarquable, nous tenant en haleine pendant ses trois heures de plongée au coeur de la vie de Jeanne Dielman.

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28 novembre 2018 3 28 /11 /novembre /2018 21:00

Agnès Varda propose une évocation de l'enfance de Jacques Demy à Nantes. Une enfance et une adolescence enchantée et en chansons malgré la guerre. Majoritairement en noir et blanc, le film retrouve la couleur pour toutes les scènes où le spectacle intervient, théatre de guignol, opérettes, défilé du carnaval, cinéma.. Des extraits des films de Jacques Demy s'intercalent indiquant l'influence de l'enfance du cinéaste dans son oeuvre.

En voix off, Agnès Varda apporte des précisions et Jacques Demy décrit les impressions ancrées dans sa mémoire. 

Le film bien qu'adoptant un rythme un peu lent, touche car dessinant les origines de la vocation d'un grand cinéaste et aussi parce qu'y apparaît pour la dernière fois Jacques Demy filmé peu de temps avant sa mort.

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26 novembre 2018 1 26 /11 /novembre /2018 21:00

Le jour le plus long de l'année, chez une cartomancienne, les cartes confirment à Cléo ses craintes : elle est très malade.

La caméra suit Cloé, dans l'interminable attente des résultats de ses examens. Elle reçoit chez elle son amant, ses musiciens (dont Michel Legrand qui signe la musique du film) puis arpente Paris et rencontre, au parc Montsouris, un soldat en permission qui retourne faire la guerre en Algérie, L'agressivité de la ville est partout, la superstition aussi, ainsi que l'art à travers la musique, la sculpture, la mode et le cinéma (avec le court métrage dans lequel apparaissent JL Godard, A. Karina, E.Constantine, Danielle Delorme, Yves Robert, JC Brialy. et Samy Grey). Agnès Varda glisse, dans un format documentaire, des images des parisiens que croise Cléo dans la rue.

Corinne Marchand est parfaite alternant la gaieté de joies simples et l'angoisse de la maladie. Antoine Bourseiller, en soldat qui lui aussi risque la mort, est inoubliable.

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24 juillet 2018 2 24 /07 /juillet /2018 19:39

François, menuisier, est marié avec Thérèse et père de deux enfants. Il est heureux. Un jour, il tombe amoureux d'Emilie. Il les aime autant toutes les deux pour des raisons différentes.

Les scènes de bonheur simple, quotidien, en couple, auprès des enfants, au bal, se succèdent célébrant la nature, le soleil et les couleurs, accompagnées par la répétitive musique de Mozart. François est fait pour le bonheur quoi qu'il advienne même si celui-ci se teinte, avec les épreuves, des couleurs de l'automne. 

Agnès Varda signe un film lumineux d'un bout à l'autre, basculement inclus. Sa réalisation où les plans fixes, proches de la photographie dominent confère au film une forte et belle identité graphique.

Ours d'argent à Berlin en 1965.

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24 juillet 2018 2 24 /07 /juillet /2018 17:44

Dans le quartier de pêcheurs de coquillages de la Pointe Courte, les habitants vivent de peu, soucieux de la qualité de l'eau de l'étang et harcelés par les contrôleurs sanitaires. Philippe, un gars du quartier, parti vivre à Paris, est de retour, heureux dans les lieux de son enfance. Sa femme le rejoint, l'humeur sombre.

C'est d'abord, la beauté des images qui interpelle, une réalisation très graphique, avec des entrées de champs inattendues par les comédiens. Puis, le ton quasi documentaire sur les sétois de la pointe courte, comédiens amateurs et à contrario les échanges au ton affecté entre Philippe Noiret et Sylvia Monfort. Cela pourrait agacer, cela fascine. 

"C'est l'eau du canal qui est au plafond ? Oui, parce que la lune est dans le canal."

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12 juillet 2018 4 12 /07 /juillet /2018 14:54

Simon Cinéma, vieux Monsieur, perd la mémoire. Il engage Camille, étudiante en cinéma, afin qu'elle lui remémore l'histoire de sa vie, celle du cinéma et de ses grands noms et ses grands films. 

Agnès Varda célèbre les 100 ans du cinématographe en donnant une forme charnel au 7e art. Simon Cinéma (Michel Piccoli) échange avec son ami Marcello Mastroianni, est trahi par sa mémoire, se prend pour tous les acteurs, voit à travers ses rêves, cauchemars et perte de raison des scènes cultes du cinéma, reçoit la visite de comédiens et comédiennes venus à son chevet. Parallèlement, Camille (Julie Gayet) et sa bande (Mathieu Demy, Emmanuel Salinger...) qui tentent de trouver les fonds pour tourner un court métrage incarnent la relève. 

Extraits et clins d'oeil aux films cultes, évocation de grands réalisateurs, intervention de comédiens dans leur propre rôle (Azéma, Lollobrigida, Delon, Belmondo, Deneuve, De Niro, H.Ford...) la mécanique du scénario est foutraque à l'image de la pensée d'un malade d'Alzheimer. C'est amusant mais on ne peut s'empêcher de penser que l'hommage au cinéma n'est pas tout à fait réussi, forcément trop parcellaire, et qu'il n'était sans doute pas possible hors du format documentaire.

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21 septembre 2012 5 21 /09 /septembre /2012 20:57

Considéré comme le 1er film de science fiction, Le Voyage dans la lune,  film muet, a été tourné en noir et blanc en1902.

Le film met en scène des scientifiques qui trouvent le moyen d´envoyer des hommes "dans" la lune. Fabrication de l´engin, propulsion, atterrissage dans l´oei de la Lune (l´image la plus connue du film), exploration de la lune, affrontements avec tes autochtones et retour triomphal sur terre constituent le scénario de ce film burlesque - Méliès se moque de ces astronomes-explorateurs - d'une durée de 14mn.

Il existe une version couleur peinte à la main plutot vilaine. Mieux vaut vidionner la version en noir et blanc.

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