SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

23 septembre 2007 7 23 /09 /septembre /2007 14:29
Le théâtre Bastille inaugure le Festival d' automne avec une pièce du suédois Lars Norén.
"La veillée" met en scène deux frères et leurs femmes réunis après un enterrement.
Sous le regard lourd des cendres de la mère et aider par l'alcool, les couples - mari et femmes, frère et frère - vont se déchirer au rythme des langues déliées. Toutes les névroses familiales vont y passer, enfant abandonné, démission des parents, inceste, adultère, compétition entre frères...
Le texte de Lars Norén particulièrement bien écrit est l'intérêt essentiel de la pièce (même s'il se fait parfois inutilement bavard - on aurait pu gagner 1/2 heure sur les 2 heures). Précis et féroce, il est aussi très drôle pour qui aime un minimum l'humour noir. Les situations outrancières se succèdent sur fond de "Dallas" à l'univers impitoyable.
Les comédiens sont bons à l'exception notable d'un des frères, Allan, qui devrait crier un peu moins et interpréter un peu plus. Mélanie Leray qui a participé à l'adaptation et la mise en scène de la pièce, est parfaite et sans nul doute la plus investie dans son rôle.
La pièce est de facture plutôt classique pour un spectacle donné au théâtre de la Bastille. Les non-initiés au théâtre contemporain peuvent la voir sans crainte si ce n'est celle de tenir 2 heures. Ils auront droit en plus à un incontournable : l'acteur nu. En l'occurence, LA comédienne : Mélanie Leray.
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24 juin 2007 7 24 /06 /juin /2007 19:25
Meurtri par un amour déçu, un homme médite quelque part au bord de la mer. Sa méditation est rapidement interrompue par une vague connaissance importune. Médecin du corps des femmes, il se penchera avec assiduité sur l'âme tourmentée de cet homme.
C'est du théatre bien écrit avec du sens. Le texte est habile et profond, les comédiens sont magnifiques : Murat, trés drôle et Arditi fabuleux comme toujours.
Pierre A., je t'aime encore !
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20 juin 2007 3 20 /06 /juin /2007 18:48
Bien sûr, je ne suis ni une fine connaisseuse, ni une grande amatrice du théatre contemporain, bien sûr, je ne vois pas tant d'oeuvre que ça, bien sûr, je cherche le sens dans tout et l'Art n'en a pas toujours besoin...
Mais tout de même et malgré ma sincère curiosité, ma bonne volonté, je trouve bien vaine la plupart des oeuvres que j'ai pu voir cette année.
Une fois de plus, c'est dubitative que je suis sortie du théatre Bastille après avoir assisté à une représentation des Egarés de Pierre Meunier.
Certaines critiques disent de ce spectacle qu'il est saisissant. Personnellement, je n'y ai rien saisi et je l'ai encore moins été.
Cinq égarés se succèdent sur scène, seuls ou ensemble dans des sketchs sans lien apparant entre théatre, mime et cirque.
Les comédiens sont épatants (dont Jean-Louis Coulloc'h, l'amant de Lady Chatterley). Certains sketchs et textes sonnent justes. Mais, l'ensemble laisse froid.
Evidemment, nous n'échappons pas aux incontournables du théatre contemporain : poupées démembrées, nudité et comédien se roulant par terre en hurlant. Au moins, ça nous fait des repères...
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5 juin 2007 2 05 /06 /juin /2007 12:54

Vu à la Comédie Caumartin "J'aime beaucoup ce que vous faites"  The comédie théatrale du moment (depuis 3 ans).

Compilation de vannes de potes, beaucoup de déjà vu et déjà entendu avec de bons comédiens.

Sympa mais ça ne casse pas 3 pattes à 1 canard.

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23 mars 2007 5 23 /03 /mars /2007 20:44

L' envoutant théâtre des Bouffes du Nord accueille Joel Pommerat qui propose "Cet enfant".
Cette pièce a été écrite en 2002 sur la commande de la Caisse d'allocations familiales du Calvados, qui a proposé à Joël Pommerat de rencontrer des femmes vivant dans des cités. De ses rencontres, l'auteur a écrit une dizaine de tranches de vie mettant en scène la difficulté d'être parent.
Les histoires peu originales sont trop prévisibles. Les dialogues tout à la fois simples et trés écrits semblent artificiels. Ainsi la vraisemblance ne semble pas être là préoccupation première de Pommerat qui a pris le parti de sonoriser les acteurs et de légérement décaler le son de leur voix, créant ainsi une sensation d'irréalité. Un léger voile de lumière est glissé entre les spectateurs et les acteurs, intensifiant plus encore le côté préfabriqué de la pièce.
La mise en scène prend toute la place, remisant au second plan le sujet traité. 
Une question vient alors : pourquoi s'être frotté à la vie des femmes des cités pour en tirer un objet aussi fardé et volontairement éloigné de tout réalisme ?

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10 mars 2007 6 10 /03 /mars /2007 21:52

En ce moment et jusqu'au 25 mars, le théatre Bastille présente « Elizaviéta Bam ».
Elizaveta Bam, se trouve dans son appartement quand deux policiers lui ordonnent d’ouvrir la porte. Ils viennent l’arrêter. Elizaveta se réfugie alors dans un univers entre cauchemar et folie douce.
Cette pièce, écrite en 1928 par 
l’auteur russe Daniil Harms, est ici mise en scène par Alexis Forestier qui déploie une scénographie impressionnante très riche, faite de panneaux mobiles, de vidéos et d'un accompagnement sonore soigné. Cette mise en scène présente une chorégraphie précise qui a dû exiger des comédiens nombreuses heures de répétition.
Malheureusement, si l'entrée en matière est plutôt réussie, l'ensemble s'essoufle vite et les effets sonores laissent place à la musique spécialement composée pour l'occasion, interprétée par les comédiens avec plus ou moins de bonheur. La musique cannibalise tout, jusqu'au texte qui passe au second plan (on rate beaucoup de paroles). La confusion ne semble plus du tout orchestrée, maitrisée.
Original mais pas aboutie.

 

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23 février 2007 5 23 /02 /février /2007 20:49
Au théatre Bastille, depuis le 23 février et jusqu'au 1er mars, se danse la Pudeur des icebergs du chorégraphe québecquois Daniel Léveillé. Le thème : la vie sociale...
Sur scène, 5 danseurs et 1 danseuse nus. Chorégraphie saccadée et répétitive, sorte de danse tribale ou suite de mouvements de gymnastique, quelques portés à l'effort physique impressionnant et l'attente qu'il se passe autre chose.
Intriguant le premier quart d'heure et puis très vite ennuyeux.
Reste la performance des danseurs.

Ci-dessous un extrait vidéo :
http://www.danielleveilledanse.org/pdi_vid.htm
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26 janvier 2007 5 26 /01 /janvier /2007 17:19


Depuis le 22 janvier et jusqu'au 11 février, au théatre de La Bastille, se joue "L'Enfant froid" de Marius Von Mayenburg. Il s'agit donc de théâtre contemporain. 

Déjà, vous visualisez les acteurs se jetant par terre, se tapant dessus, se balancant le décor à la gueule, éructant, vomissant et finissant à poils... ?
Bonne pioche !  Tout y est, avec en prime une bonne dose d'humour et une belle série de lancer d'oranges. L'occasion de découvrir que c'est visuellement impressionnant une orange qui explose contre un mur.
Vu comme ça, vous étes en train de penser que c'était nul cette pièce. En fait pas tout à fait. La forme est effectivement assez violente et choquante comme il se doit aujourd'hui dans le théatre qui fait réfléchir... Mais, on voit dans cette violence et cette provocation plein de significations-dénonciations qui sont sans doute très loin des réelles préoccupations de l'auteur. Mais peu importe l'essentiel est qu'on puisse y lire quelque chose. 
Le sujet ? à peu près, la violence dans le cercle familial avec en filigrane quelque chose du genre la violence qui se cache blesse plus que celle qui se voit.
A moins que ce soit autre chose...

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23 janvier 2007 2 23 /01 /janvier /2007 22:02

Catherine Frot est une fille géniale. Y'a pas mieux pour vous sauver une soirée.
A la Comédie des Champs Elysées,  elle interprète le rôle principal de la dernière création du hyper trop tendance Florian Zeller. Dans "Si tu mourais...", on suit une femme récemment veuve qui découvre dans les papiers de son mari des raisons d'imaginer qu'il avait une maitresse. Le doute s'installe et salit 20 ans de vie commune. Elle se lance dans une enquête entre découverte génante et parano.

Catherine Frot est de toutes les scènes alternant gravité, désespérance, dérision, drôlerie et folie douce. Elle porte avec grâce la pièce qui elle ne restera pas dans les annales. Zeller enfonce les portes ouvertes de l'adultère et du mystère de l'absence et nous gratifie de
quelques répliques pseudo philosophiques pathétiques digne du journal intime d'un ado boutonneux.
Heureusement quelques saillies assez drôles parsément le texte et réveillent notre intérêt


L'heure et demi file sans ennui véritable bénéficiant d' une excellente mise en scène faite de tableaux qui s'enchainent comme les pièces d'un puzzle qu'on assemble. Michel Fagadeau, le metteur en scène, donne ainsi corps à un suspens assez peu exploité dans le texte.
Robin Renucci qui interprète le mari disparu est parfait d'élégance (même si Zeller lui fait dire à 2 reprises "tu as l'air inquiètE"...), Chloé Lambert s'en tire assez bien malgré des répliques un peu ridicules. Quant à Bruno Putzulu qui hérite d'un personnage bien fadasse, il sonne faux d'un bout à l'autre de la pièce. Celle-ci se termine sur un double rebondissement grotesque qui nous donne le coup de grâce.

Alors, vient le moment des saluts et on s'accroche au sourire et à la grâce d'une Catherine Frot magicienne de la soirée.

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17 décembre 2006 7 17 /12 /décembre /2006 21:25

Vu vendredi au théatre Bastille, "Basso Ostinato" par la companie Caterine Sagna.
Caterine Sagna, chorégraphe italienne, mèle dans ses créations, théatre et danse.
Deux types, puis un troisième,  discutent, autour de pas mal de verres, d'une de leur expérience coquace de la danse à la Scala. La scène se répète à plusieurs reprises mélant crescendo à leur propos, des pas et mouvements de danse de plus en plus violents. Les comédiens à l'accent italien manient un texte qui se découd au fil de la pièce et qu'ils finiront par manger sous forme de papier et d'alccol pour mieux le vomir un peu plus tard...
Danseurs exceptionnels, ils impressionnent dans une chorégraphie énergique et agressive. La lumière et la berceuse d'accompagnement sont plutôt hypnotisantes et participent à nous faire entrer dans la pièce.
Le décor est on ne peut plus simple. La scène est nue si ce n'est une table et trois chaises posées au premier plan qui gêneront la vue d'une bonne partie des mouvements de danse... On note une jolie astuce de scénographie : quand la mise à mort approche, que même les objets tombent et se rompent, des brassards noirs sont posés sur le mobilier et sur la scène.

Je ne suis pas bien sûre d'avoir compris quel était le propos de "Basso Ostinato". Ce que j'y ai perçu me semble trop pauvre pour ne se résumer qu'à ça... Car j'imagine toujours que plus la forme d'expression est originale et provocante, plus le sens est profond. Peut-être me trompe-je ?
En tous cas, il m'eut fallu une interprète pour pouvoir apprécier le spectacle car j'ai été en quête de sens tout le long.
Un spectacle trop intello pour moi peut-être. C'est forcément intello puisqu'il y a du vomi, nan ? 

 

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3 novembre 2006 5 03 /11 /novembre /2006 00:36

Franky O'Right débarque tout droit de Las Végas. Là-bas il jouait dans le cabaret le plus petit de l'ouest américain. Look d'Italo-Américain, cheveux très gominés, petite moustache, costume trop grand, Franky vient à Paris apporter, en version originale, le rêve, les paillettes, la magie de Las Végas ! Si Franky n'est pas tout à fait au point, il a plus d'un tour dans son sac.


Franky O' Right c'est Alexandre Pavlata artiste multi-facettes issu du cirque et au CV déjà bien garni. Vous dire quel genre de spectacle il nous propose là, est au dessus de mes compétences :
Stand up ? Sans doute
Cabaret  ? Aussi.
Mime ? Oui
Cirque ? Pourquoi pas.
Un peu de tout ça et quelques petites choses autres aussi.

Son spectacle doit beaucoup à son entrée en matière. Véritable chauffeur de salle, il s'approprie dés le premier quart d'heure le public déchainé. Bons mots sur les Américains et ces "french intellectuals", pas de danse, distribution de cigarettes, bières, joints, cocaïne, héroïne et ecstacy afin que l'assistance soit la plus détendue possible et prête à accueillir "the show". Certainement la meilleure partie du spectacle plutôt hilarante et à la fin de laquelle il finit totalement nu, s'étonnant que le public ne soit pas dans le même état que lui.

Le public prêt, le "show" de Francky o'Right peut commencer. Re pas de danses, pirouettes, tours de magies ratés à la poésie ringarde, french hommages se succèdent, jusqu'à une interprétation très personnelle et pas trop mal de Roméo et Juliette, Roméo étant Francky et Juliette sa main droite.
Le personnage de Francky est plutôt drôle et l'énergie du comédien assez communicative. Il joue beaucoup avec le public dont il encourage les interventions et relève le défi de présenter un spectacle entièrement en anglais et compréhensible par tous. Le public semblait ravi.
Cependnat, le spectacle gagnerait en efficacité en étant un peu moins répétitif (trop de moment musicaux sur lequel Francky danse) et souvent facile. C'est du grand guignol (qui ravierait sans doute le Patrick Sébastien du samedi soir.).
Aussi, j'y ai parfois perçu la couleur du remplissage. Ce qui est dommage pour un spectacle qui ne dure qu' 1h15...
*Francky revient à l'Européen du 5 au 31 décembre MAJ du 15 février : Francky est toujours à l'Européen jusqu'au 31 mars et accessoirement chez Denisot ce soir*

 

 

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26 octobre 2006 4 26 /10 /octobre /2006 22:06

"En écrivant ce spectacle, je me suis autorisé à ne pas aller jusqu'au bout de mes phrases" nous prévient Ben.
Aussi, ajoute-il vous vous rendrez compte que souvent ces phrases ne sont pas cohérentes. Par exemple, "ce midi j'ai mangé une cuisse de poisson" n'est pas une phrase cohérente. Non pas que cela n'ait pas été bon bien au contraire c'était délicieux. mais ce n'est pas une phrase cohérente".

C'est ainsi que Ben introduit son stand-up basé sur l'absurde.
Ben a plus d'une idée en tête et les abandonne souvent pour mieux y revenir. De ruptures en divagations, ouvrant parenthèse sur parenthèse, il part dans un sens revient dans l'autre mais retrouve toujours son idée de départ relevant l'exploit de ne pas perdre son public en chemin.
C'est inventif, poétique et original. Dans ce spectacle très bavard (le texte joue le premier rôle), le silence tient une part importante et intervient souvent et longuement. Ainsi, Ben oubliant ce qu'il fait là, se retourne pour essayer de voir ce que tout le monde fixe ainsi dans sa direction, vient s'installer dans la salle pour oter ses chaussures qui lui font mal au pied et retrouvant ses esprits revient sur scène pour nous raconter l'aventure surréaliste qui lui est arrivée alors qu'il rentré d'une soirée en 4x4 c'est à dire à 4heures du mat' à 4 pattes.
Que sa mère s'appelle Jean-Jacques et qu'il marche les pieds dans les poches ne sont que des détails sur lesquels il ne s'arrête pas car le rire suivant arrive très vite.


Ben, je l'ai découvert il y a 2 ou 3 ans déjà au Café Oscar. Tous les mercredi soir, de jeunes comiques prometteurs se partageaient la scène présentant chacun deux sketchs. Ben sortait déjà largement du lot, à tel point que nous l'avions suivi jusqu'à la Providence cette fois pour le stand up en entier.
Le spectacle a un peu changé depuis. Quelques suppressions et ajouts dans le texte de-ci, de-là, donnent du rythme et créent un peu plus de folie encore. Aussi, il y a maintenant une vraie mise en scène créé par Philippe Lelièvre (le prof de théâtre de la Star Ac').
Cerise sur le gâteau, Ben est un grand gars, assez distingué, brun, 26 ans et joli garçon. Ainsi, en plus d'être un comique drôle (c'est pas évident pour tout le monde...), poéte, intelligent, il est agréable à regarder.
Tentant, non ?

PS : Ben est au Palais des Glaces du mardi au samedi jusqu'au 30 décembre. Prix des places à 15€ pour les adhérents Fnac.

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26 juin 2006 1 26 /06 /juin /2006 18:08

C'est un Jacques Weber sans nez et en costume de ville, qu'on retrouve sur la scène du théatre de la Gaité Montparnasse pour un Cyrano revisité et escamoté.
Le décor se limite à celui d'un bistrot sans époque et à un ecran de ciné qui diffuse, entre les scènes, le muet "Cyrano de Bergerac" d'Antonio Genina (1924).
Weber s'est gardé le rôle titre ainsi que ceux de De Guiche, Montfleury et Ragueneau (un accessoire associé à chacun des personnages, permet de s'y retrouver). Il est accompagné de deux comédiens excellents, Anne Suarez et Xavier Thiam, interprétant les autres rôles dont bien sûr ceux de Roxane et Christian, et d'une pianiste accompagnant notamment les interludes réservés au film muet.

Jacques et Christine Weber ont ainsi découpé l'oeuvre de Rostand pour n'en garder que les "meilleurs morceaux", une sorte de compil., d'une heure trente quand même. La chronologie respectée permet de rendre l'ensemble toujours compréhensible même si cela est plus simple si on connait déjà l'oeuvre originale. Le spectacle reste agréable car la plume de Rostand fait toujours effet et que les comédiens sont très bons. La mise en scène parfois très coquace (notamment la scène du duel avec le vicomte dite à deux voix et chorégraphiée "à la fin de l'envoi, je touche") peut dérouter.
On peut aussi se demander s'il est juste pour l'auteur d'escamoter ainsi un si bel ouvrage. Aussi, à force de raccourci ne perd-t-on pas en intensité ?
Dans la scène finale celle de la révélation et de la mort de Cyrano, la magie n'opère pas. La petite musique triste doit sans doute nous aider à nous émouvoir mais cet artifice, en version normale inutile, ici agace. Aussi, les éclairages pleins phares n'aident pas dans une scène où le soir tombe et où la pénombre joue un rôle clé. Même les acteurs n'y sont pas.
Ce ratage final achêve de nous convaincre que cette version a peu de coût, sans être ratée, a assez peu d'intérêt.

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29 mai 2006 1 29 /05 /mai /2006 20:51

Vous allez à Londres ? Vous voulez vous y offrir un bon spectacle ?
Si les comédies musicales à 120 livres la place vous rebutent, courez au Vaudeville Théâtre. Les meilleures places sont à 38 livres, les moins bonnes restent excellentes car le théatre est petit.
Il s'agit donc  de Stomp, un spectacle détonnant. Drôle, spectaculaire et musical.
8 comédiens - musiciens - acrobates dansent et jouent de la musique avec des ustensiles du quotidien : balais, bassines, briquets, éviers, ventouses pour déboucher ce que vous voulez...
Les saynètes s’enchaînent, drôles, poétiques, physiquement spectaculaires.
Sur scène, pas un mot, tout passe par le rythme, le geste et les expressions des visages. Une partition précise à tous les niveaux. Ainsi, il ne s'agit pas uniquement de taper sur des grosses caisses, les murmures et frôlements sont tout aussi importants.

A priori ça fait peur 1h30 de ce genre de choses et pourtant cela file comme un éclair et lorsque la fin arrive on en redemande encore !

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21 mai 2006 7 21 /05 /mai /2006 21:28

Cette pièce ne se joue plus mais ce n'est pas une raison pour ne pas en parler. Peut-être qu'un jour au détour d'un théâtre, vous la croiserez et vous vous souviendrez de ce dithyrambique article. Samedi soir, au Ciné 13 Théatre, se donnait donc la dernière de Nationale 666 : le matin de son mariage, Sophie Lanorme, un peu godiche et soumise est tiraillée entre deux choix soutenus par ses plus que complices Angélique Amoureuse et Louise Cyfer, le mariage et une vie toute tracée ou la liberté. Au moment de dire oui, elle choisit la fuite. Le road movie commence et Sophie jeune fille rangée va devenir une femme épanouie et libre.

L'histoire donc est un peu déjà-vu mais plutôt bien ficelée avec des dialogues percutants. La scénographie particulièrement minimaliste, puisqu' elle se réduit à trois cubes posés sur une moquette grise, laisse toute la place à une mise en scène extrêmement précise et énergique. A des jeux de scène délirants, s'ajoute l'élément clé de la pièce : ses comédiennes (Ismérie de Lesser et Virginie Georges). Excellentes de justesse et de drôlerie, elles possédent en plus l'énergie indispensable à cette pièce-cartoon particulièrement physique. L'auteur de la pièce est Lilian Lloyd, auteur qui monte, qui monte.

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17 avril 2006 1 17 /04 /avril /2006 16:34

Dans ce Pygmalion, apparait Daniele Lebrun. Comédienne formidable sur les écrans et au théâtre. Une de ces personnalités qui sans premier rôle, texte particulier, volent la vedette aux personnages principaux. Impression étrange que la lumière n' est plus que sur eux laissant les autres dans l'ombre.

Toutefois, Barbara Schulz qui interprête Elisa Doolitle (Audrey Hepburn chez Cukor) est excellente de nuances, tant en petite marchande de fleurs gouailleuse qu'en jeune fille modèle. Nicolas Vaude est une parfaite tête à claques telle que l'exige le rôle du Professeur Higgins. Peut-être un peu trop : il est difficile de s'attacher au personnage. Henri Courseaux joue le gentleman colonel Pickering avec un certain bonheur. La mise en scène, classique, paye, notamment lors d'une dernière apparition de Barbara Schulz à la toute fin assez romantique. Une curiosité : les mouvements de décors (un rangement en portefeuille très astucieux - 3 lieux en tout)  sont chorégraphiés et effectués à découvert.

Quant à la pièce elle-même, elle a quelque peu mal vieillie.
Si  Bernard Shaw n’est pas tendre avec la société de son époque, férue des apparences, il donne une image de la femme qui n'est pas très reluisante puisque finalement amoureuse de son Frankenstein. Abstraction faite de ce point, Pygmalion est un bon divertissement  : 2h20,qu'on ne voit pas filer.




Ci -contre Daniele Lebrun pour ceux qui ne verraient plus très bien de qui il s'agit.

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26 février 2006 7 26 /02 /février /2006 21:06

Charles Berling joue et met en scène Caligula en toutes libertés s’autorisant tous les excès à l’image de son héros qui pense détenir la liberté en commettant tous les actes arbitraires de meurtre et de perversion.

Le Berling metteur en scène propose une scénographie particulièrement contemporaine faisant appel à la vidéo, à la musique électronique, et à des costumes kitchissimes tantôt disco, tantôt sado-maso. Un rideau de lamelles argentées que les acteurs traversent librement, et qui aveugle par les lumières qu’il reflète, décore les trois faces de la scène. Des miroirs renvoient à Cassius l’image du Caligula qu’il est devenu et un piano quasi à nu témoigne des jours plus calmes à jamais perdus. Les mouvements de jeu particulièrement vifs des acteurs ne se limitent pas à la scène. Parfois, les personnages sortent du ring poursuivant le jeu dans la salle comme pour fuir un instant ou mieux observer l’absurdité de ce qu’ils vivent. Cette mise en scène met parfaitement en valeur l’incroyable modernité, la force mais aussi l’humour absurde d’un texte écrit par Camus en 1938.

Le Berling comédien offre un jeu particulièrement physique est impressionnant. Totalement habité, il est Caligula, son regard de fou prenant ici toute sa dimension. Sans peur du ridicule il se travestit tantôt avec jean moulant en Travolta, tantôt avec tutu en déesse Vénus. La folie, la cruauté, la logique implacable mais aussi la désespérance de Galigula est parfaitement rendue. On ne sait que penser de ce dictateur fou qui nous inspire dégoût et révolte. Et que dire, de la lâcheté du troupeau des sénateurs qui se laissent mener vers la mort… La troupe des autres acteurs, parfois inégaux, tire bien son épingle du jeu face à la tornade Berling.

Cette version de Galigula est un pari fou qui eut pu être une catastrophe totale. La qualité d’écoute du public présent et la durée de l’ovation qui a accompagnée les saluts, disent que le pari est plus que réussi.

 

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