SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

1 août 2023 2 01 /08 /août /2023 15:16

Il y a 20 ans, Marie Trintignant mourait sous les coups d'un homme, son compagnon. La mort violente de cette grande et attachante comédienne a été une étape importante, avant #metoo, dans la prise de conscience des violences faites aux femmes. 

Ce statut de victime a un peu effacé dans les mémoires l'ampleur de son talent. Marie Trintignant était une très grande comédienne dont on s'imaginait avec gourmandise l'ampleur que ce talent allait prendre avec les années. Elle excellait au théâtre, terrain de jeu qui avait sa préférence. Mais c'est au cinéma que le public l'avait surtout vue dans des films dramatiques ou intello (chez Claude Chabrol, Alain Corneau, Nadine Trintignant, Michel Deville, Jacques Doillon...) et dans des rôles déjantés (chez Pierre Salvadori, Didier Le Pêcheur, Bernie Bonvoisin, Samuel Benchetrit...). L' intelligence et la sincérité de son jeu, son sourire lumineux, son regard étrange et sa voix grave demeurent inoubliables.

A l'occasion de ce triste anniversaire, France.tv présente le documentaire Marie Trintignant, le choix du jeu  réalisé par Sandrine Dumarais qui se concentre sur la construction de la comédienne et son goût du jeu à travers ses interviews et les commentaires de réalisateurs et de comédiens dont Jean-Louis Trintignant.

A voir jusqu'au 30 avril 2024.

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17 juillet 2023 1 17 /07 /juillet /2023 20:22

Jane Birkin, une personnalité multiple unique qui, en un demi-siècle, s´est installée, à différents niveaux, dans notre paysage culturel et émotionnel.

Il y aurait tant de choses à dire, tant d'histoires à écrire sur sa vie si riche. Ne serait ce qu'en évoquant les personnalités associées à son nom, à son parcours. A commencer par ses parents Judith Campbell, actrice et chanteuse, David Birkin, commandant de la Royal Navy. Puis les hommes de sa vie, artistes monstres, entre musique et cinéma, John Barry, Serge Gainsbourg et Jacques Doillon. Bien sûr ses filles, toutes trois artistes remarquables, Kate Barry, photographe, Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon, comédiennes et chanteuses comme leur mère. Et ses nombreuses collaborations artistiques françaises et internationales.

Pour la décrire les mots, les images se bousculent et se contredisent aussi.

La plus française des anglaises à l'accent jamais perdu et aux fautes de français moquées ou adorées.

Fausse ingénue à ses débuts, elle a toujours semblait un peu gauche sous un esprit acéré.

Chanteuse à la voix fragile et aiguë mais toujours juste, reconnaissable entre mille, porteuse d'une émotion rare.

Part lumineuse de Serge Gainsbourg qui en fera sa muse et l'interprète de ses tourments même après leur séparation avec près de 70 chansons écrites pour elle.

Comédienne populaire (Zidi, Deray, Leconte, Pires... ) mais aussi intello (Rivette, Chéreau, Varda, Doillon, Antonioni...)

Réalisatrice à l'univers singulier et autrice des textes de ses deux derniers albums.

Icône de la mode à laquelle la Maison Hermès consacrera un de ses plus gros succès, le sac Birkin. Un look simple mais marquant,  jean, chemise blanche, baskets et un panier en osier.

Militante extrêmement engagée depuis toujours, manifestant et s´exprimant contre la guerre du Vietnam, contre la peine de mort, contre l'avortement, pour la défense des boats people, pour l´accueil des migrants, porte-parole d´Amnesty Internationale, se déplaçant à Sarajevo,...

D´une grande honnêteté sur elle même et sur ceux qui ont croisé sa vie, elle s'est beaucoup raconté, répondant aux interviews, acceptant les docu-portraits lui demandant de commenter son histoire, ou publiant son journal intime depuis les premières pages écrites enfant.

Pour retrouver un peu de la grâce de Jane, regardez le film Jane B. par Agnès V. sur france.tv, le documentaire Jane Birkin et nous en Replay sur france.tv, le documentaire Jane par Charlotte en VOD sur Arte, écoutez son concert Oh pardon tu dormais en replay sur France.tv et son concert symphonique sur le site de France Inter.

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7 février 2023 2 07 /02 /février /2023 09:58

Denis Lavant, avant tout, c'est ce jeune type, qui danse, saute et court à toute allure le long d'un mur au son de Modern Love de David Bowie. Scène culte de Mauvais Sang de Leos Carax, son réalisateur fétiche qui l'aura fait tourner également dans Boy meets girl, puis dans le très grand Les Amants du Pont Neuf et dans le génialissime Holy Motors.

Si on a l'impression de l'avoir vu dans de nombreux films (ce qui n'est pas vraiment le cas), c'est que son visage étrange d´enfant vieilli prématurément et son regard de Pierrot La Lune, extrêmement touchants, associés à la puissance de son jeu et de sa présence, nous ont marqué chaque fois durablement. Et s'il fait du cinéma, il vous dira que son grand terrain de jeu est avant tout le théâtre.

Denis Lavant, amoureux de la poésie, circassien autodidacte, a appris le mime et le théâtre au lycée, à l´école de la rue Blanche puis au Conservatoire de Paris. Cet acteur physique, dont la première nature est le mouvement, s'inscrit dans un théâtre exigeant : Shakespeare, Beckett, Brecht, Tomas Bernard, Koltes, Rasov, Dostoïevski...

Actuellement, au théâtre de l'Atelier, il est bluffant dans le rôle de Clov dans Fin de Partie de Beckett. Les représentations sont prolongées jusqu´au 16 avril. A ne pas manquer.

 

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19 juin 2022 7 19 /06 /juin /2022 11:03

Un sourire carnassier, un regard transperçant et lourd, une voix unique au phrasé trainant, Jean-Louis Trintignant tutoyait le sombre, l'inquiétant. Mais il pouvait aussi éclairer son visage d'un sourire soudainement incroyablement lumineux, révélant l'ampleur de sa séduction. Il aimait dans la vie la discrétion, dans le jeu la pondération.

Des étranges personnages, des sales types, il en a joué beaucoup (Z de Costa Gavras, Le combat dans l'île d'Alain Cavalier, Regarde les hommes tomber d'Audiard, Le mouton enragé de Michel Deville, La banquière de Francis Girod, ..). Mais il fut aussi un grand amoureux, celui audacieux d' Un homme et une femme de Claude Lelouch, celui coincé de Ma nuit chez Maud d'Eric Rohmer, jeune premier dans Et Dieu créa la femme de Roger Vadim, vieillard éperdu dans Amour de Mickaël Haeneke.... Il fut aussi de grands naïfs et héros ordinaires dans le drame Le Train de Pierre Granier-Deferre ou la comédie Vivement dimanche de François Truffaut. De simples exemples pris dans une filmographie de plus de 120 oeuvres. 

A partir des années 80, il joua beaucoup au théâtre des pièces contemporaines mais c'est la poésie qu'il aimait porter notamment avec Appolinaire et Aragon, seul en scène ou aux côtés de sa fille Marie, comédienne envoûtante dont la mort sous les coups d'un homme, en 2003, créera une vive émotion dans le pays et un chagrin incommensurable pour Jean-Louis Trintignant qui ne tournera plus que 3 films avec Haeneke et Lelouch.

Jean-Louis Trintignant s'est éteint ce 17 juin à l'âge de 91 ans.

 

 

 

 

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21 avril 2022 4 21 /04 /avril /2022 20:09

Il est tout d'abord un héros de l'enfance, portant le sourire et la blondeur de Maxence, marin, peintre et poète des Demoiselles de Rochefort et la langueur Pop du Prince rouge de Peau d'Ane du génial autre Jacques, Demy.

Il est ensuite le comédien, souvent de seconds rôles, mais toujours incontournable, de films exigeants, tournés en France ou en Italie (La 317e section, le Crabe Tambour, L'Honneur d'un capitaine de Pierre Schoendoerffer, Compartiment tueur, Z de Costa-Gavras, La légion saute sur Kolwezi de Raoul Coutard, Le désert des Tartares de Valerio Zurlini... ) dont il fut pour certains et, par conviction, le producteur.

Producteur, encore, et réalisateur de magnifiques documentaires célèbrant la nature ( Le peuple migrateur, Océans, les Saisons...)

Il est enfin, dans Cinéma Paradisio de Giuseppe Tornatore, Toto, qui devenu grand réalisateur, découvre, bouleversé et bouleversant, l'ultime cadeau d'Alfredo.

 L' interpréte d'une des plus belles scènes d'hommage à la puissance émotionnelle du 7e art.

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13 avril 2022 3 13 /04 /avril /2022 18:50

Les superlatifs manquent à l'annonce de sa disparition.

A notre esprit se bousculent les films vus à la télévision ou au cinéma où, avec gourmandise, nous l'avons regardé, écouté, en flic intransigeant, patron abusif, monstre froid, mauvais père, président de la République, vieux monsieur vengeur, notable bon teint, avocat véreux, mari cocu, magnat de la presse paralysé, immense peintre, ... ou encore au théâtre, dans A tort ou à raison, récemment, et dans Le Roi se meurt qu'il a joué près de 800 fois, notamment avec son épouse, la géniale Juliette Carré.

70 ans de carrière qui l'ont aussi amené à enseigner l'art dramatique à de nombreux comédiens devenus grands, de Denis Podalydes, Anne Brochet, Jérôme Kircher à Muriel Robin.

Son allure à la fois inquiétante et familière, sa voix grave et métallique, son phrasé posé, dans une élégance distante, resteront inoubliables. 

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19 janvier 2022 3 19 /01 /janvier /2022 18:53

Quatre souvenirs de Gaspard Ulliel.

A la télévision et dans les magazines, en figure de mode, dans des publicités à l'image léchée et aux slogans pas toujours compréhensibles, il était une des égéries de la marque Chanel. Beau et mystérieux. Une aubaine disait-il de cette entrée d'argent qui lui permettait de choisir les rôles qui l'intéressaient vraiment.

Au cinéma, dans le Saint-Laurent de Bertrand Bonello. Il incarne parfaitement toute la complexité du grand couturier, génie admirable et révolutionnaire, diva capricieuse, homme à la fois fragile et bourreau de son entourage. Les César préféreront récompenser Pierre Niney qui, la même année, incarnait, très bien, un Saint-Laurent aseptisé. Des deux comédiens c'est pourtant Ulliel qui avait pris le plus de risques et relevé le défi artistique le plus osé.

Au cinéma encore, dans Juste la fin du monde de Xavier Dolan, adaptation de la pièce de Jean-Luc Lagarce, il interprète le dramaturge. Le rôle d'un homme en sursis qui se sait condamné et qui vient se confronter une dernière fois à la violence de sa famille déjantée. Ses silences, ses expressions, la délicatesse de son jeu impressionnent et touchent durablement. Il recevra pour ce rôle le César du meilleur comédien, son 2e après celui du meilleur espoir reçu en 2005 pour un Long Dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet.

Au théâtre dans Démons de Lars Noren mis en scène par Luc Bondy, il incarne Tomas dont le couple est pollué par un duo de voisins toxiques. Face à Romain Duris et Marina Foïs et aux côté d'Anaïs Demoustier, il révèle une belle présence et une justesse de jeu que le trac de la scène n’altère pas.

Gaspard Ulliel est mort, ce mercredi 19 janvier, à l'âge de 37 ans emportant avec lui toutes les promesses que son talent portées.

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6 septembre 2021 1 06 /09 /septembre /2021 20:03

A l'annonce de sa mort, les images et les superlatifs se bousculent, extrêmement variés parfois contradictoires.

C'est que la richesse et la diversité de sa filmographie et de sa carrière sont exceptionnelles. Si c'est un cinéma populaire qui lui a apporté sa célébrité, c'est le cinéma d'auteur et ses incursions au théâtre qui lui ont offert le statut de monstre sacré. 

Godard, Melville, Chabrol, Sautet, Verneuil, de Sicca, de Broca, Ophuls, Becker, Molinaro, Deray, Clément, Malle, Enrico, Oury, Truffaut, Lelouch, Rappeneau, Labro, Resnais, Zidi, Brook et Duras, Lautner, Leconte, Klapisch, Blier... la simple liste des réalisateurs qui l'ont fait tourner dit à elle seule l'importance de sa participation à l'histoire du cinéma français. Confirmée par la diversité de ses rôles et de ses partenaires. Prêtre à l'écoute d'Emmanuelle Riva, compagnon de beuverie de Jean Gabin, bellâtre auprès de Jacqueline Bisset, incorrigible avec Geneviève Bujold, héritier soutenu par Charles Denner, mafieux comparse de Delon, à la tête du coup du siècle avec Bourvil et concurrent de David Niven, amoureux de Jean Seberg, fou magnifique pour Anna Karina, cabot avec Marie-France Pisier, convoyeur pour Ventura, amant fuyant d'Annie Girardot, amoureux transit de Catherine Deneuve, aventurier pour Françoise Dorleac, et souvent flic...ou voyou... Son retour au théâtre dans Kean et Cyrano avaient été salués par la critique, rappelant à tous quel grand comédien il était. 

Belmondo était également cascadeur. Refusant de se faire doubler dans les scènes à risques et spectaculaires, il apportait dans le récit de ces tournages du romanesque aux fictions. Il était aussi le fils du sculpteur Paul Belmondo dont il s'efforcera de faire connaître le travail. Il fut l'ami indéfectible de comédiens géniaux à la notoriété moindre mais qu'il fera briller dans de grands seconds rôles, Charles Gérard, Michel Beaune, Pierre Vernier, Julien Guiomar..., celui fidèle de "la bande du conservatoire", Rochefort, Marielle, Rich, Cremer, Fabian, Girardot, Bedos, Mocky... Belmondo était aussi cet artiste toujours un peu embarrassé des compliments qu'on lui servait, ce bon vivant aimant rire, boxer et voir boxer, un propriétaire de yorkshire, un type sympa avec une belle gueule un peu trop bronzée.

Un gars à la fois intouchable par son talent et son succès et proche et familier par l'extrême sympathie qu'il dégageait.

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11 avril 2021 7 11 /04 /avril /2021 07:25

Bien sûr, on ne peut tirer de conclusions définitives sur la puissance d'un comédien quand celui-ci n'a que deux rôles à son actif. Ni préjuger de son avenir.

Mais on peut s'enthousiasmer, pour l'exceptionnelle qualité de son interprétation sur ces deux premiers rôles et, emporter par la gratitude des émotions qu'il a su nous offrir, éprouver le besoin de clamer haut et fort : "Céleste Brunnquell est une magnifique comédienne !".

Et peut-être même un peu plus que ça. Car si Céleste Brunnquell joue juste, elle joue surtout vraie en maniant les émotions fortes et contradictoires en un même mouvement. Elle détient pour cela deux outils d'orfèvre. Un visage d'une très grande expressivité, au regard franc dans la colère et la fragilité et une voix singulière, un peu grave qui flirte avec celle de l'enfance. Une voix. La marque des comédiens qui impriment longtemps.

Du haut de ses 16 ans, elle nous a saisie pour la première fois dans Les Eblouis de Sarah Suco, en adolescente rebelle car clairvoyante. A 17 ans, elle nous a cueilli à nouveau dans la série En thérapie. Elle y est la patiente du mercredi, peut-être la plus touchante, celle qui nous bouscule particulièrement. En interview, entre timidité et une volonté évidente, la clarté des propos de Céleste sur son travail, ses collaborations sur les tournages et la poursuite de son apprentissage nous laisse entrevoir une carrière d'une grande richesse.

 

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9 mars 2021 2 09 /03 /mars /2021 20:12
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18 janvier 2021 1 18 /01 /janvier /2021 19:13

Il formait avec Agnès Jaoui un fabuleux duo d'auteurs. Leurs pièces de théâtre adaptées au cinéma (Cuisine et dépendance, Un air de famille) les ont faits connaître du grand public, les faisant entrer directement dans le panthéon du cinéma français.

Leurs scénarios, leurs dialogues, leurs portraits grinçant d'une certaine société, à laquelle ils pouvaient parfois appartenir, sont précis, vachards, sensibles et drôles.

Ils écrivaient pour lui, acteur, et pour elle, actrice et réalisatrice (Le goût des autres, Comme une image, Parlez-moi de la pluie, Au bout du conte, Place publique) et, à deux reprises, pour le maître Alain Resnais (Smoking, no smoking et On connait la chanson).

Il se donnait souvent le rôle du type bougon, mal luné, revenu de tout, même s'il n'aimait pas qu'on le réduise à ces rôles là. Car Jean-Pierre Bacri était un grand comédien qui a su incarner des personnages bien différents pour Nicole Garcia, Claude Pinoteau, Luc Besson, Joël Santoni, Jean-Pierre Mocky, Jean-Marie Poiré, Alain Chabat, Gérard Krawczyk, Alain Resnais, Cédric Klapisch, Noémie Lvovsky, Pascal Bonitzer, Michel Leclerc, les bankables Olivier Nakache et Eric Toledano...

La profession a, à de nombreuses reprises, saluer son talent de comédien au théâtre (Molière en 2017) comme au cinéma (César en 1998 auquel s'ajoute près d'une dizaine de nominations) ainsi que ses qualités d'auteur (entre autres 1 Molière en 1992 et 4 César du meilleur scénario avec Agnès Jaoui).

En ce lundi 18 janvier, le cinéma perd un grand comédien et avec lui l'univers grinçant, moqueur et singulier du duo Jaoui-Bacri.

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22 décembre 2020 2 22 /12 /décembre /2020 21:14

Claude Brasseur a incarné plus d'une centaine de personnages à la télévision, au cinéma et au théâtre. Mais c'est d'abord Eugène-Francois Vidocq, Serge d'une Histoire Simple, le père de Vic et Daniel, l'ami indéfectible d'Etienne, Simon et Bouly qui nous sautent au coeur au moment de sa disparition.

Nous irons sans doute tous au paradis, mais il est  vraiment temps que ce confinement des lieux de culture cesse. Afin que nous passions à nouveau plus de temps à  célèbrer le spectacle vivant qu'à pleurer ses morts.

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20 novembre 2020 5 20 /11 /novembre /2020 19:46

 

Michel Robin. Il a toujours été là.

A la télévision, au cinéma et au théâtre.

Il fait partie de ces comédiens magnifiques et discrets auxquels on s'attache rapidement.

Ils sont là souvent, traversent le temps.

Pas au premier plan mais indispensables.

Et l'apparition de leur visage est un rendez-vous inattendu qui toujours nous ravie.

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8 octobre 2020 4 08 /10 /octobre /2020 20:37

On l'a vu très souvent dans des seconds rôles essentiels. Sa présence dans un film de cinéma ou de télévision c'êtait "au moins ça de gagner", un gage que du talent serait au moins là,  porté par ce grand comédien. Inoubliable dans Un air de famille, il apporte aussi son élégance à L' auberge espagnol, Polisse, J'accuse...

C'est le théâtre qui l'a sans doute le mieux accueilli comme en 2016 au théâtre de l'Oeuvre dans Qui a peur de Virginia Wolf avec Dominique Valladier. On pourra le revoir sur grand écran en février prochain dans le nouvel OSS 117.

Wladimir Yordanoff est décédé ce 6 octobre à l'age de 66 ans.

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21 septembre 2020 1 21 /09 /septembre /2020 19:35

Dernier souvenir personnel de Michaël Lonsdale sur grand écran : en 2014, Maestro de Lea Fazer. Il y porte le rôle titre celui du maître que fut Eric Rohmer pour Jocelyn Quivrin le temps d'un tournage, impressionnant et bienveillant.

Premier souvenir personnel de Michaël Lonsdale dans un film de cinéma : Baisers Volés de François Truffaut, il y joue le mari un peu inquiétant, un peu dérangeant de Fabienne Tabard interprétée par Delphine Seyrig irrésistible pour Antoine Doinel-Jean Pierre Leaud.

Avec sa voix et sa diction si particulière qui pose d'emblée la singularité du personnage,  Michaël Lonsdale a beaucoup joué au théâtre et a toujours tourné plusieurs films par an. Dans des rôles plus ou moins importants, il a appliqué son empreinte dans des styles cinématographiques d'une grande variété : de Monsieur Klein de Joseph Losey à un James Bond (Moonraker), d'Indian Song de Duras à Hybernatus d'Edouard Molinaro, mais aussi dans Le Procès d'Orson Welles, Au Nom de la Rose de J.J.Annaud, Les Vestiges du jour de James Ivory, Les Acteurs de Bertand Blier, Nelly et Monsieur Arnaud de Claude Sautet, Chut! de J.P Mocky, Bancs publics de Bruno Podalydès, Munich de Steven Spielberg, Stavinsky d'Alain Resnais...

Dans près de 200 rôles dont celui que lui offrit Xavier Beauvois. Dans Des hommes et des Dieux, Michaël Lonsdale, qu'habitait une foi profonde, y incarnait Frère Luc Dochier. Inoubliable.

 

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24 mai 2020 7 24 /05 /mai /2020 15:08

Les grands compagnons de route de Claude Sautet tirent leur référence en ce mois de mai. Après Michel Piccoli, c'est Jean-Loup Dabadie qui vient de nous quitter. Co-scénariste et dialoguiste de Sautet (César et Rosalie, les Choses de la vie, Max et les ferrailleurs, Vincent,François, Paul et les autres...), il a travaillé également avec Yves Robert (Un éléphant..., Courage fuyons...), François Truffaut (Une belle fille comme moi), Jean-Paul Rappeneau (Le sauvage), Claude Pinoteau (La gifle,...), mais aussi Lautner, Girod, de Brocca....

Nombres de répliques qui ont marqués ces films et notre panthéon cinématographique sont nées sous sa plume.

Il a aussi participé à l'histoire de la chanson française en écrivant pour de nombreux artistes dont Julien Clerc (Ma préférence,...) et Michel Polnareff (Lettre à France,...).

Son sens de la formule et des bons mots l'avait aussi amené à écrire des sketchs pour Palmade, Robin, Joly et surtout Guy Bedos.

Il était également la voix du cinéma au sein de l'Académie Française depuis 2008.

Ci-dessous, les mots de Dabadie dits par Romy Schneider, un des moments de grâce de "César et Rosalie" de Claude Sautet.

 

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18 mai 2020 1 18 /05 /mai /2020 19:15

Simon Dame, Paul Javal, Edgar Pisani, Nutthecio, Monteil, Dom Juan, Jacques Granville, René Cabourg, Pierre, le comte Philippe de Saint-Germain, Henri Husson, Charles, Gresillo, Monsieur le ministre, Michel, Pierre Losseray, Edmond Leroyer,José Viss, Frédéric Mallaire, Max Baumstein, Akiva Liebskind, Graham Tombsthay, Simon Lerner, Marc, le paltoquet, Leontes, Milou, Edouard Frenhofer, Désiré, Simon Cinéma, George Didier, le Prince de Conti, Ariel, Melville, un homme sans nom... Inquiétant, autoritaire, lâche, héroïque, touchant, criminel, manipulateur, manipulé, amoureux transit... Michel Piccoli a donné vie à plus de 200 personnages qui ont marqué puissamment notre cinéma. Il fut, notamment, le double à l'écran de Claude Sautet qui lui offrit Simon, François, Pierre, Max et Félix, héros inoubliables.

Michel Piccoli est parti ce 12 mai.

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21 février 2020 5 21 /02 /février /2020 23:11

Il y a des comédiens qui vous explosent au coeur d'un coup, comme une apparition, une révélation. Dans La Prière de Cédric Kahn, Anthony Bajon a fait cet effet là à beaucoup de monde. A la biennale de Berlin d'abord où il a reçu le prix du meilleur comédien et aux César ensuite où il fut nommé comme espoir sans être récompensé.

En se penchant sur sa très courte filmographie, on s'est rendu compte qu'on avait déjà croisé ce visage poupin, dans une apparition, pourtant marquante, dans un film non moins marquant. Pour son premier rôle, dans Les Ogres de Léa Fehner, Anthony, déjà très juste, se faisait gentiment piéger par Adèle Haenel et Marc Barbe.

Depuis, toutes ses interprétations plus ou moins importantes, dans des films plus ou moins réussis, ont saisis. Dans le raté Maryline de Galienne, le surprenant Tu mérites un amour de Hafsia Herzi, le populaire Au nom de la terre de Bergeron, son physique de gamin aux joues rondes, au regard tendre, à la carrure de travailleur et à la présence imparable ont marqué chaque fois avec autant de force.

Son talent sans arrogance, son charme naturel et la vérité de ses interprétations font de lui un très beau comédien singulier et extrêmement sympathique. Un futur très grand qui l'est déjà un peu, beaucoup.

 

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26 septembre 2019 4 26 /09 /septembre /2019 15:31

On l'avait aperçu dans La Permission de minuit, Les HéritiersLa fête des mères , Le retour du héros Mais c'est Céline Sciamma qui nous la révèle pleinement. Dans son chef d'oeuvre, Portrait de la jeune fille en feu , Noémie Merlant irradie. Aux côtés de l'épatante Adèle Haenel, elle joue à jeu égal. Ses yeux verts, son regard profond, sa voix posée et son sourire s'imposent aux spectateurs. Une présence et une délicatesse de jeu qui marquent puissamment. Une prestation exceptionnelle qui lui offrira, on l'espère, de nombreux nouveaux rôles à la hauteur de sa puissance de jeu.

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22 septembre 2019 7 22 /09 /septembre /2019 15:50

C'est en 2011, à la télévision, dans A la recherche du temps perdu de Nina Companeez, que sa présence marque nos esprits. Dans le rôle de Marcel Proust, Micha Lescot impressionne. En cherchant à en savoir plus sur ce comédien exceptionnel, on découvre l'avoir déjà croisé au détour de seconds rôles à la télé dans Fais pas ci, fais pas ça par exemple, au cinéma dans les films de Claire Denis entre autres. Et surtout qu'on l'a souvent raté au théâtre, son terrain de jeu favori.

Depuis, on accourt dès que Micha Lescot est sur scène. Au théâtre donc dans des rôles et des pièces aussi variés que Tartuffe de Molière, Ivanov de Tchekhov ou Le Retour de Pinter mis en scène par Luc Bondy, mais aussi chez Yasmina Résa dans Bella Figura, La Collection de Pinter mis en scène par Ludovic Lagarde, La Dame de chez Maxim de Feydeau par Zabou Breitman, Un mois à la campagne de Tourgueniev mis en scène par Alain Françon. Effrayant, touchant, hilarant, le génie de ce comédien agit dans tous les registres et ne finit pas de nous réjouir.

 

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