SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 20:00

shotgun-stories---zabouille.over-blog.com.jpgTrois frères, à l'âge adulte, élevés par une mère haineuse et abandonnés par un père alcoolique et violent se rendent à l'enterrement de ce dernier. Face à la deuxième famille, veuve éplorée et quatre fils recueillis, l'aîné crache sa haine. 

 

L'enterrement, scène clé du drame, est un bijou d'efficacité. Dès cette  séquence, Nichols plante les caractères de ces personnages. Le rôle de chacun se dessine. Comme dans l'ensemble du film, tout est dit en peu de mots, en peu d'images. Jeff Nichols laisse toute la place au silence dans ce monde de taiseux où les regards disent plus que les mots. Il soigne chaque détail jusqu'aux noms de ces personnages : les frères abandonnés et peu aimés portent des prénoms désincarnés (Son, Boy et Kid) et le boulet du village qui revient sans cesse remettre le feu au poudre entraînant la mort se nomme Shampoo.

Nichols évite aussi tout manichéisme. Ces personnages sont loin de la caricature habituelle des habitants des bleds d'Amérique. Ils ne sont ni débiles, ni déshumanisés et, d'un côté comme de l'autre, sont sans cesse partagés entre émotions/pulsions et raison.

La description du désir de vengeance et de l'engrenage de la haine ordinaire qui prend à chaque occasion un peu plus d'ampleur n'en est que plus troublante. Et le film est d'autant plus marquant que la violence est montrée à minima.

Date de sortie en salle : 2 janvier 2008

Date de sortie du DVD : 6 décembre 2011

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