SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

3 juin 2017 6 03 /06 /juin /2017 18:59

En 1880, Rodin reçoit sa première commande publique : La porte de l'enfer.

Cette commande est le point de départ du portrait dessiné par un Jacques Doillon très inspiré. Le réalisateur nous invite au plus près de Rodin et de ses oeuvres pendant une vingtaine d'années. Ainsi, Doillon ne propose pas un biopic au long cours du sculpteur mais une immersion dans sa vie d'artiste et d'homme, tous deux habités par une sensualité exacerbée que le réalisateur met merveilleusement en lumière au propre comme au figuré.

La mise en scène et la photographie magnifient chaque plan et nous emportent au coeur du travail de création. Cette beauté prend vite toute la place reléguant au second plan une austérité latente qui pourrait effrayée au départ mais se fait vite oubliée. Vincent Lindon convainc rapidement. Izia Higelin peine, et ce n'est pas de sa faute, à nous faire oublier Isabelle Adjani (la Camille Claudel de Bruno Nuytten en 1988) mais offre une prestation plus qu'honnête.

Chose plus étrange, sans que l'on sache s'il s'agit d'une mauvaise prise de son, d'un défaut d'articulation ou d'un parti-pris artistique, plusieurs échanges se perdent dans la barbe du grand homme et la colère de la sculptrice. Face à la grande qualité d'ensemble du film cela s'avère tout à fait incongru, mais ne suffit pas à gâcher notre plaisir.

Partager cet article
Repost0

commentaires